25.3.13

À la claire rue LaFontaine. . .



 


J’ai foulé le sol sur Lafontaine et en zieutant les environs j’ai eu soif, soif de nouveautés, soif de différences, une envie soudaine d’être désaltéré au plus profond de mon être. Il me fallait trouver quelque chose d’étrange, d’inhabituel, hors du commun qui comblerait cette soif intarissable.
Qu’on me donne à boire!
Et cette rivière?
Dans mon imaginaire irrationnel je m’y suis baigné toute la journée, oui, je baignais dans l’inconnu de cette rue, cette rue que je découvrais pour la toute première fois, une rue comme tant d’autres, d’une ville singulière nommé Rivière du Loup, offrant une vue sur l’autre rive, au-delà du fleuve…!

C’est sur Lafontaine que j’ai cherché à rencontrer le loup et c’est là qu’on m’a raconté qu’il existait une rumeur, la Rumeur du loup, étrange…voilà qu’on répand des nouvelles à son sujet, ma foi, je me retrouve sur une drôle de rue et cette soif qui ne me quittait pas. Désespérée, je me suis installée sur Lafontaine, chez un certain innocent, à vrai dire, il avait besoin d’une serveuse et moi d’une couverture.
Chercheuse sous le pseudonyme de serveuse, ceci dit :
S.V.P. ne répandez pas l’information, je tiens à demeurer discrète à ce sujet.

Ce loup personne ne l’a vu même si les petits chaperons rouges et leurs amis racontent ses déboires, qu’il soit imaginaire ou bien réel, un loup reste un loup même dans les fables de la rue Lafontaine. Depuis que je poursuis mes recherches je doute de plus en plus qu’il s’agisse vraiment d’un loup, rivière et loup ne font pas vie commune, par contre loutre et rivière vont de soi, c’est naturel, ça coule de source…Faudrait creuser un peu plus profond, car si en vérité il s’agit d’une loutre plutôt qu’un loup ça change tout, faut réinventer l’histoire, changer la rumeur et rebaptiser la ville pour Rivière du Loutre!

En approfondissant mon enquête, j’ai découvert la légende des Selkies. . .
Il est question de loutres marines prenant l’apparence humaine.
Soir de pleine lune, elles dansent et dansent toute la nuit.
On dit d’elles qu’elles sont les gardiennes de l’eau, séductrices dans l’âme, les selkies enlèvent leur peau de loutre pour devenir des jeunes femmes d’une rare beauté. Dotées d’une grâce exquise, elles soignent les cœurs blessés. Il paraitrait qu’elles sont de plus en plus nombreuses par ici surtout sur Lafontaine. Mais voilà…il y a une mise en garde, prenez soin d’être attentif à ceci. Si une selkie retrouve sa peau qu’elle a jadis perdu, malheur à celui qui s’en est amouraché le cœur…elle retournera à la mer sans jamais revenir sur terre, elle abandonnera même ses propres rejetons, c’est tout dire! J’en conclu que tout ça est vraiment étrange, mais oh combien merveilleux, que dis-je…sublimement poétique. Ainsi tout ceux en mal d’amour désirant ardemment rencontrer une Selkie, doivent verser sept larmes de leurs yeux tristes à mourir ou sept gouttes de leur sang dans le fleuve St-Laurent, cela suffit. Et puis…lorsque les pleines lunes se suivront au fil du temps qui passe, placez-vous face au fleuve, ouvrez grand votre cœur et l’amour viendra danser sous vos yeux.